Présentation de la veillée "La Force des Psaumes"
Bonjour chère lectrice et cher lecteur,
La veillée «LA FORCE DES PSAUMES» est présentée par une dizaine de personnes de la «Paroisse Ste-Thérèse de la Vallée du Cailly» du diocèse de Rouen.
Nous présentons, à tour de rôle, une vingtaine de psaumes et 2 longs psaumes sont récités par strophes. Cette veillée a été déjà présentée 3 fois en paroisse. Le public est à chaque fois très enthousiaste et nous encourage à continuer.
Notre façon de présenter les psaumes est-elle nouvelle? Peut-être? La tradition monastique vit les psaumes avec l’importance du souffle et du cœur chantant. De cela, et à la suite de St-Ignace de Loyola, qui demande de vivre les Évangiles, avec intériorité et avec les sens, nous vivons les sentiments des psaumes comme une prière qui tutoie Dieu, Abba-Père.
Nous souhaitons présenter cette veillée aux paroisses, mouvements, communautés, établissements scolaires...pour que toute personne puisse se sentir interpellée par cette façon vivante de prier Dieu, et que chacun puisse faire de même, dans le secret de sa prière.
Nous vous invitons à découvrir notre Youtube:
https://www.youtube.com/channel/UCx1hSxQXxjgm9gWc-XSKjqg
N’hésitez pas à nous contacter nous serons heureux de vous répondre.
Très cordialement, l’équipe de «LA FORCE DES PSAUMES».
Contact:
Guillaume Nocq
guillaumenocq@gmail.com
La quête en fin de veillée est au profit de l'association de L'Oeuvre d'Orient,
pour les chrétiens persécutés :
Anne-Lise : mon expérience de psalmiste
« Cette expérience des psaumes a été l'occasion de témoigner de ma foi et de l'Amour de Dieu à travers SA parole.
En effet, bien souvent, les mots nous font défaut quand il s'agit de témoigner de notre foi en des termes intelligibles, ou tout simplement de prier le Père.
En parcourant les psaumes, j'ai découvert des textes qui m'ont interpellée, des personnages en qui je pouvais m'identifier. La méditation ignacienne m'a permise de saisir la profondeur de ces psaumes et de les faire miens.
C'est ainsi, que j'ai eu le courage, de témoigner de la Force des Psaumes en Église, "car ce n'est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné mais un esprit de force, d'amour et de sagesse (1 Timothée 1, 7).
De plus, cette belle expérience a été pour moi un tremplin pour témoigner de ma foi de façon décomplexée par la suite.
Voili voilou! »
Anne-Lise
Charlotte : mon expérience de psalmiste
« Guillaume, nous as laissé le libre choix de nos psaumes, sans aucune contrainte.
Je lui ai présenté deux psaumes sur lesquels je suis tombée par hasard en ouvrant deux fois la bible, pendant la phase critique de l'actuel soucis de santé que j'ai. Je les ai lu et ai trouvé qu'ils correspondaient parfaitement à mon ressenti et état d'âme.
Je les lisais de temps en temps en complément de mes prières, sans plus.
Je les lui ai présenté sans réfléchir et je n'ai aucun regret car cette expérience m'a permis de les redécouvrir autrement, de me les approprier car ces paroles traduisent fidèlement mon vécu et mes pensées.
Auparavant lorsque je priais, je m'adressais à mon Dieu étant dans les cieux, mais durant les répétitions de 'LA FORCE DES PSAUMES' jusqu'à présent, lorsque je prie, je m'adresse à mon Père YAHVÉ qui est en moi et près de moi, il n'y a plus de distance entre lui et moi. »
Charlotte
Jeanne : mon expérience de psalmiste
La veillée de prière « La force des psaumes » m'a permis de découvrir ces magnifiques poèmes, les psaumes, présents dans la Bible. Avant de participer à cette veillée, je ne faisais pas très attention aux psaumes et ne comprenais pas bien leur signification. J'ai donc pu mieux comprendre ces textes qui ont accompagné tout le peuple d'Israël jusqu'à nous aujourd'hui. Ils ont été un soutien, une source d'espérance pour beaucoup de croyants. Ils ont annoncé la venue du Messie, et de même Jésus a prié les psaumes. D'ailleurs, pendant sa Passion il a crié « Mon père, Mon père pourquoi m'as tu abandonné ? ». Contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est un cri de confiance et d'espérance adressé à son père ! Les psaumes nous permettent donc de prier Dieu, de le supplier dans une relation filiale semblable. Maintenant, ils m'aident à prier et à me rapprocher de Dieu.
Cette veillée m'a ainsi permis de mieux saisir l'importance des psaumes pour le quotidien. J'ai aussi pu, à travers cette expérience, mieux connaître certains paroissiens. Je remercie donc Guillaume et Sylviane de nous avoir emmenés sur ce chemin !!
Interview d'Alain Combes
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« Alain Combes, votre livre m’a fourni les mots précieux pour confirmer mon désir de vivre les sentiments des psaumes, comme une prière au Père.
Il a permis à notre équipe de vivre cette aventure audacieuse de présenter en une veillée, ces psaumes qui nous mettent en présence de Dieu, en le tutoyant.
Un grand merci ! » Guillaume Nocq - Association Unis-T
Comment votre ouvrage ‘ « DIRE LES PSAUMES » est-il né ?
Il y a de plus en plus dans l’Église un désir de participer aux célébrations, d'être "en prise directe" avec la Parole portée non seulement à la communauté mais aussi à tous ceux qui s'approchent, se questionnent ou cherchent.
Concrètement, dire les psaumes à plusieurs voix me paraissait une occasion forte de vivre la prière ensemble. Encore fallait-il que cela soit fait dans un souci de qualité et de respect du texte, c'est pourquoi j'ai écrit ce livre en deux parties : une première donnant quelques bases d'expression orale et une deuxième qui suggère un découpage pour des lectures à plusieurs voix.
Quel a été son impact ?
L'habitude de "chanter" les psaumes et non pas de "les dire" a pu faire hésiter certains, mais dans de nombreux milieux ecclésiaux le livre a été reçu comme un outil ouvert qui a libéré des idées originales et des initiatives riches.
Comment vivez-vous aujourd'hui votre travail de faire connaître les psaumes ?
La diction poétique, d'une façon générale est exigeante, mais réserve des joies profondes. Susciter des partages avec les psaumes complète le travail que je fais sur les autres textes bibliques lus et dits. L'oralité, à l'origine de nombreux textes est curieusement une redécouverte pour beaucoup.
Qui vous invite à témoigner de votre pratique vivante des psaumes ?
Nous sommes fréquemment appelés avec mon épouse à dire des psaumes et d'autres textes bibliques dans des rencontres et des célébrations de tous les milieux d'églises. Je donne également des formations à des groupes de pasteurs protestants et à des laïcs de différents milieux.
Que pensez-vous de notre veillée ?
Seule la distance et la disponibilité m'empêchent pour l'instant de m'y rendre. Mais quel magnifique travail ! Ceux qui la vivent ne sont plus seulement des "goûteurs" de la Parole, mais je suppose qu'ils deviennent des "gourmands" nourris non de petit lait, mais d'une nourriture spirituelle consistante !
Bien cordialement.
Alain
Dire les psaumes - Alain Combes
Dire les Psaumes
Manuel pratique
Alain Combes Ed Réveil Publications
Préambule de l'éditeur
S'il est important de bien lire les psaumes, d'en faire entendre les mots, il est encore plus essentiel 'd'en faire jaillir les nuances de la pensée et la richesse du sens'. Dire les psaumes c'est d'abord découvrir, partager une relation vivante entre le priant et son Seigneur.
Cet ouvrage n'est donc pas un livre de théologie mais un outil pour développer les moyens naturels dont dispose chaque être humain : l'énergie, l'intelligence du texte et la modulation. Avec de multiples exemples nous comprenons comment mettre la voix, notre corps, notre être au service de la Parole, afin qu'elle soit mieux entendue, reçue et méditée par la communauté. Par ce livre, nous permettrons aussi à chacun de relire sa pratique liturgique ainsi que toute prise de parole en publique.
...Se perfectionner aux techniques de prise de parole en publique afin de faire apparaître les couleurs des psaumes : la confiance et l'amour, mais aussi l'interrogation, le mal, le jugement, la douleur, la fureur...
p9 : Ce livre est destiné à ceux qui aiment ou aimeraient lire les psaumes à haute voix devant un auditoire. Il ne s'adresse pas à ceux qui voudraient faire une démonstration de leur talent, mais aux chrétiens soucieux de servir, avec leurs peut-être faibles moyen, et avec le goût de partager les richesses de la Parole.
On peut supposer que celui qui veut 'dire les psaumes' à haute voix devant un auditoire ou une assemblée a pour objectif de donner à entendre le contenu et les enjeux du texte biblique.
Oui, il est important de bien lire les psaumes, non seulement pour y faire entendre clairement les mots qu’ils contiennent, mais aussi pour en laisser jaillir les nuances de la pensée et la richesse du sens. Ainsi chacun pourra y découvrir ce lien, si ténu soit-il avec sa propre vie, et donc s'associer au psalmiste.
Mais pourquoi faut-il envisager un travail d'expression orale ?
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D'abord pour être entendu et compris. Je veux dire par là qu'une lecture qui n'est ni normalement audible ni intelligible est non seulement inutile mais dangereuse. En effet, le préjugé de certains à l'encontre de textes qu'ils ressentent comme obscurs et 'loin de nous' se trouve confirmé par une mauvaise façon de lire qui rend le texte confus.
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Ensuite, au moins, un travail d'expression orale nous conduit à ne pas dire, par notre phrasé, le contraire de ce que dit ou évoque le psaume
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Au mieux notre travail doit nous conduire à laisser entendre aux auditeurs ou à l'assemblée les sentiments, émotions, intentions que le texte porte. Cela dit, nous verrons que deux écueils nous guettent :
- Jouer les sentiments, faire étalage d'émotions. Nous verrons qu'il est plus riche de 'porter' les sentiments, de les 'présenter' pour qu'ils soient perçus par ceux qui écoutent.
- Gommer toute expression au nom d'une pudeur qui ne serait que du trac ou qu'une difficulté personnelle à communiquer. C'est la tendance la plus fréquente, au sujet de laquelle nous allons faire dès maintenant quelques remarques.
p10 : « On craint parfois l'habileté prétentieuse d'un lecteur qui vient pour faire admirer son talent plus que pour servir.
Une certaine sobriété est bien entendu de règle, mais méfions-nous de confondre sobriété et pauvreté. L'attitude intérieure doit être claire et saine : Je suis là pour servir et non pour me servir, et la joie du service viendra justement de cette position.
Le texte lu porte un sens, il le porte au travers des mots, mais aussi au travers des intonations de base (question, exclamation, affirmation, énumération, ouverture à une suite, fin d'une idée ou d'une séquence) , des pauses, des silences, du rythme, de l'articulation, de la respiration.
Le ton devra s'éloigner aussi bien d'une excessive expressivité avec de trops grands écarts dans la mélodie de la voix, que de la froideur neutre de quelqu'un que ne le texte n'atteint pas. »
P. Faure « Célébrer la Parole » in Joseph Gélineau, Manuel de pastorale liturgique. Deslée 1989.page 151
« Si la lecture biblique n'est pas un acte théâtral, elle peut être pourtant une re-présentation du texte. L'étymologie de ce mot ('représenter' signifiant 'rendre présent) montre bien que pour 'rendre présent' un texte il faut en présenter son contenu de telle sorte que toutes les composantes du sens soient perceptibles.
Il semble donc qu'un lecteur qui accompagne le contenu d'un texte en vivant les distances et les proximités que suggère le texte, et qui le fait de manière sobre, tenant compte de l'endroit et du moment où il fait sa lecture, ce lecteur-là ne se met pas 'devant la Parole' et ne prend pas 'la place de la Parole'. D'ailleurs, pour être transparent (si c'est ce que l'on cherche) il vaut mieux se fondre et coller aux nuances du texte que de se poser en bloc monolithe, lourd et du coup, très visible. »
Extraits de mon manuel d’Expression Orale « J'ai mis mes paroles dans ta bouche ».3è ed. Aventures 1995. page 29
p11 : Calvin, dans la préface de son commentaire des psaumes dit : 'le Saint-Esprit y a mis a vif, toutes les douleurs, les tristesses, les craintes, les doutes, les espérances, les préoccupations, les perplexités, jusqu'aux plus confuses émotions qui agitent habituellement l'âme des hommes'. Ce sont les mouvements de la pensée et de l'âme du psalmiste.
p18 : trouver/respecter : le rythme, les nuances, les pauses, les attaques, les finales
p19 : Utiliser le jeu des hauteurs, la variété des intonations comme dans la langue parlée. Le lecteur 'prend' le texte pour le donner aux auditeurs. Plus que les mots, on doit sentir qu'il lit les idées et les images, qu'il les présente d'une façon dynamique et vivante. Tout est irrégulier : vitesse, longueur des pauses, hauteurs...
p19 citation n°16
Les intonations de base sont la ponctuation de base orale (question, exclamation, affirmation, énumération, ouverture à une suite, fin d'une idée et d'une séquence). Elles sont des mouvements courts où la voix monte ou descend pour exprimer une intention (ex : pour une question en général la voix monte vers l’aiguë : qui est là?).
En plus de ces cas précis, la phrase est animée par des variations de hauteur correspondant à une véritable 'mélodie du sens' puisque ces variations sont déterminées par toutes les nuances d'intention du texte. Un lecteur 'fait des vagues' quand il multiplie ces variations sans raisons ou à l'excès.
Comment dire les psaumes ? Se situer dans la simplicité : ni dans la pauvreté, ni dans le déballage d'effets, mais avec sobriété et vigueur.
Parlant des auteurs bibliques 'jamais personne n'a pris la parole, certainement pas la plume, sans être mû par une expérience forte, ou illuminé par une conviction profonde, comme une révélation à communiquer sans retard. C'est cette vibration là qu'il faut entendre et rejoindre, même si elle n'est pas immédiatement la nôtre... Avec une telle attente envers la Parole de Dieu, on ne tardera pas à en découvrir les perles 'Paul Clecrk' L'intelligence de la liturgie.
p27 L'accentuation à préconiser le plus souvent sera 'l'encadrement du mot ou de la phrase par de courtes pauses'. La connaissance de ces diverses formes d'accentuation peut nous permettre aussi de repérer nos involontaires accentuations, ces effets (par ex : martèlement régulier), ces tics inutiles (par ex : trop forte accentuation des dernières syllabes) ou même parfois dérangeants pour la compréhension du texte. Voyons un exemple :
Qui gravira la montagne du Seigneur ?
Qui se tiendra dans son saint lieu ?
L'homme aux mains innocentes et au cœur pur - Psaume 23
Qui : accentuer le 'qui' donnera l'impression à l'auditoire qu'il s'agit d'un appel, d'une demande à participation qui lui est directement adressé, alors que le psalmiste demande 'quel sorte d'homme peut gravir la montagne du Seigneur...' et non pas 'lequel d'entre vous qui écoutez peut gravir...' Ici, il est mieux de faire progresser la question sur tout le vers, c'est à dire de ne pas appuyer sur 'qui' ce qui équivaudrait à écrire : « qui ? ».
p31 L'intonation des finales proposées ici, marque plus clairement les différents images ou idées présentées que si les trois premiers vers se terminaient par un ton montant, donnant ainsi une énumération qui mettrait au même niveau les trois vers. Or, il y a une alternance des images puisque les attaques nocturnes sont présentées aux vers 1 et 3, les diurnes aux vers 2 et 4.
Dans certains cas on peut avoir besoin de bien marquer une accumulation d'images. Dans ce cas, les intonations de finales en ton montant créeront une série d'images 'suspendues' en tension. Il sera nécessaire de relancer sans cesse l'attention par un léger surcroît de vigueur sur les attaques. De cette façon, une énumération devient une accumulation qui assume une fonction : elle amplifie une situation et fait mieux sentir les enjeux du texte.
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Et en dehors de cet ouvrage, voici quelques conseils personnels de Guillaume...
Lecture sereine des psaumes, avec intériorité, prière au Père.
En quoi, il me touche, puis accueillir ces images et chercher les émotions intimes que chaque verset produit en moi. Comment, par une répétition lente, respirer, où l'on savoure les mots et le sens qu'ils dégagent progressivement, pour qu'ils me soient de plus en plus familier.
Il s'agit d'une expérience de foi et de prière personnelle et en église. Elle demande de l'audace et le désir d'une expression nouvelle de prière, qui commence et que l'on vivra au cours de sa vie comme une respiration du cœur avec Dieu.
Chacun peut faire l'effort de découper un psaume pour discerner les nuances, l'évolution du discours ou les mouvements de la pensée du psalmiste. Ainsi, nous pourrons éviter de couler le psaume dans un seul sentiment, il sera plus facile de moduler notre manière de dire en fonction des différents moment du texte.
Descendre dans une expression nouvelle, une intériorité où l'on puise une intimité avec Dieu, où l'on dit ses sentiments.